Des vêtements artisanaux made in Bretagne ? Oui, mais pas de marinière ni de caban à l’horizon. Plutôt de jolies pièces originales et colorées, faciles à porter au bureau ou en sortie pour être chic et se démarquer. En effet, vous y trouverez des pièces uniques et des toutes petites séries.
Quoi de mieux pour découvrir cette marque et son univers que d’interviewer la fondatrice et créatrice de Topiktône !
Découvrez ce qui l’a motivée à lancer sa propre marque, quel est son parcours, ses rêves et son état d’esprit.
Sylvie, cette aventure est le fruit d’une reconversion professionnelle. Comment est née l’envie de lancer ta propre marque ?
J’aime l’idée que chaque être humain possède en lui plusieurs possibilités de vie. Oser explorer un autre chemin et remettre les compteurs à zéro m’a semblé un jour comme nécessaire. C’est comme un cheminement pour mieux se connaître, se trouver et s’accepter tel que l’on est.
Le goût pour les activités manuelles et artistiques était là depuis toute petite. Comme je lisais beaucoup, les métiers qui me faisaient rêver, enfant, étaient illustratrice et traductrice. A la maison, ma maman, m’a appris à coudre, tricoter et faire du crochet, et m’a transmis ainsi le bonheur de réaliser des choses avec ses mains. Mais c’est une tout autre voie que j’ai prise après le lycée en suivant d’abord des études littéraires, puis de documentation, pour finir avec une année de gestion d’entreprise. Et c’est ainsi que j’ai travaillé 20 ans dans une Chambre de Commerce et d’Industrie comme conseillère d’entreprises dans un service dédié à l’innovation et à la créativité !
Mais, l’idée de trouver une activité qui correspond plus à mes premières aspirations s’est insinuée petit à petit et s’est imposée à l’occasion d’un bilan de compétences en 2014. Cela a tout d’abord déclenché mon envie de me former au stylisme/modélisme, puis, après 3 ans de cours par correspondance, certificat en poche, à ma décision de commencer cette nouvelle activité en tant qu’indépendante.
Aujourd’hui, je dessine et réalise des vêtements qui traduisent mes émotions et ma vision de la vie. Le travail artisanal a une grande importance pour moi. C’est l’humain qui maîtrise la technique et non l’inverse.
Quel est l’origine du nom de la marque Topiktône ?
Amoureuse des mots et de la langue française, j’ai cherché dans un dictionnaire de 1834 des mots qui sonnaient bien à mes oreilles. Et j’ai relevé « Antichtone » qui signifiait autrefois « antipode ». Et, j’étais bien en train de prendre un chemin professionnel à l’opposé du précédent…
J’ai voulu ensuite le rafraîchir et lui donner de la joie avec le mot anglais topic qui évoque le sujet d’inspiration d’une collection. « tone » rappelle quant à lui les couleurs. La transformation du C en K et l’accent circonflexe sont la petite touche personnelle de la styliste.
Topiktône, c’est à la fois piquant et doux, élégant et joyeux, des adjectifs qui vont bien à l’esprit de la marque…
Justement, quelle est ta vision de la mode et qu’est-ce qu’apporte Topiktône ?
En fait, je m’intéresse plus au vêtement qu’à la mode. En tant que cliente, j’ai toujours appréhendé les nouvelles tendances en début de saison. Ce moment où vous vous rendez compte par exemple que tous les pantalons sont encore taille basse, alors que ça ne va qu’à peu de femmes.
Les tendances ne sont donc pas intéressantes quand elles sont exclusives en terme de coupes. Apporter de la diversité, du confort tout en restant chic est le leitmotiv de la marque. Les coupes sont plutôt droites et sobres avec des petits détails féminins, comme des plis dans la pince bretelle, un mancheron arrondi sur l’épaule ou une fine ceinture. Mais je reste très attentive aux remarques des clientes, sur les encolures ou la longueur des pièces par exemple, et j’apprécie aussi de connaître leurs attentes.
Les vêtements artisanaux peuvent avoir une image restreinte de pièces très barriolées ou avec des influences ethniques. J’ai choisi là encore une autre voie.
Côté tissus, la part belle est faite aux imprimés modernes. Je peux flasher sur des motifs abstraits comme sur des fleurs. Le principal est l’harmonie des couleurs. J’aimerais aussi proposer de la broderie et réaliser moi-même mes impressions. Peut-être dans un second temps…
Enfin pour les matières, je souhaite minimiser mon impact sur l’environnement. Aussi, je suis attentive à la qualité des tissus et suis en veille permanente sur les fournisseurs. En particulier, j’aimerais intégrer plus de tissus bio et recyclés. Je cherche aussi à recycler mes chutes de tissus et globalement à m’améliorer dans ce domaine.
Comment gères-tu ton entreprise ?
Pour l’instant, je suis seule dans cette aventure. Je fais tout de A à Z. Depuis les patrons jusqu’à la couture en passant par le choix des tissus. Mais il faut être aussi commerciale, photographe, webmaster, s’occuper de la communication, etc. Tout cela prend du temps ! Et j’essaie d’en garder aussi pour mon mari et mes 2 filles!
Et pourtant, j’aime et j’ai besoin de cette diversité des tâches. A moyen terme, j’aimerais partager cette aventure avec d’autres acteurs, pour pouvoir faire grandir l’entreprise et avancer dans tous les projets qui me tiennent à cœur. J’avance petit à petit et je reste optimiste. Tant que j’apprends, je ne m’ennuie pas !